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Mon enfant est neuroatypique

25 avril 2025


Mieux comprendre pour mieux accompagner

Le 02 avril, c’était la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme. L’occasion pour L’Atelier STABILO de prendre la parole sur une thématique qui nous tient à cœur. 

Un enfant qui ne tient pas en place. Un autre qui comprend tout… trop vite. Ou celui qui semble toujours « dans sa bulle ». En tant que parent ou enseignant, on peut se sentir démuni face à certaines attitudes ou comportements. Cela peut relever de ce qu’on appelle une neuroatypie. Mais attention : il est important de distinguer une réelle différence neurologique - comme un trouble DYS ou un TSA (Trouble du Spectre Autistique) - d’une simple difficulté passagère, d’un tempérament ou d’un fonctionnement un peu décalé. Certaines neuroatypies peuvent être handicapantes, d’autres non. Y-a-t-il un phénomène de mode sur ces derniers ? Peut-être. C’est parfois troublant de constater combien le mot "HPI" est devenu courant. Dix HPI dans une seule classe ? Statistiquement, c’est peu probable puisqu’ils représenteraient environ 2,3 % de la population. Plongeon dans ces façons de penser et d’être différents.

C’est quoi une neuroatypie ?

On parle de neuroatypie lorsqu’un cerveau fonctionne différemment de la norme attendue. Ce n’est ni une maladie, ni un défaut : c’est une autre façon d’être au monde, de penser, de ressentir. Ainsi, un enfant autiste à un degré important n’est pas « malade ». L’autisme peut cependant être un handicap très lourd qui empêche souvent d’avoir accès à une scolarité classique. Cela regroupe donc des profils très différents les uns des autres mais qui ont en commun de demander une attention particulière, surtout dans le cadre scolaire ou familial.

Des profils variés : TDAH, HPI, DYS, autisme…

  • Le TDAH (rouble de l’attention avec ou sans hyperactivité) : un enfant qui a du mal à se concentrer, qui peut être impulsif, parfois très agité… mais aussi souvent très créatif
  • Les HPI (haut potentiel intellectuel) : des enfants très curieux, à l’esprit vif mais qui peuvent s’ennuyer, être hypersensibles ou en décalage avec leurs camarades
  • Les enfants "DYS" (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, etc.) : ils rencontrent des difficultés dans certains apprentissages malgré une intelligence tout à fait normale
  • L’autisme (TSA) : un fonctionnement qui peut affecter la communication, la socialisation, les routines… mais aussi une grande richesse dans les intérêts spécifiques pour certaines formes d’autisme

Attention aux étiquettes trop rapides !

Il est normal de chercher à comprendre un comportement qui sort de l’ordinaire. Mais poser un diagnostic ne se fait pas à la légère. Un enfant difficile n’est pas forcément « neuroatypique », et l’inverse est vrai aussi. Il n’est pas rare pour des neuroatypies non handicapantes de se découvrir différent à l’âge adulte ! Il est essentiel de prendre le temps, d’observer et surtout de consulter des professionnels formés avant de coller une étiquette qui pourrait être injuste ou inexacte. Avouons-le, la série HPI a fait pulluler les enfants précoces et Greta Thunberg (autiste Asperger) a fait découvrir ce syndrome… Certains en sont venus à s’auto-diagnostiquer un peu rapidement : "Je suis malin, je n’aime pas les gens, donc je suis autiste Asperger". La réalité est bien plus complexe. Le syndrome d’Asperger peut inclure du mutisme, des troubles obsessionnels, des difficultés majeures à décoder les relations humaines... C’est un diagnostic sérieux qui ne peut être fait que par des professionnels.

Une fois le diagnostic posé, comment accompagner un enfant neuroatypique ?

Un diagnostic bien posé peut être libérateur : il permet de mieux comprendre l’enfant et d’adapter ce que l’on attend de lui.

  • À la maison : on apprend à mieux communiquer, à respecter son rythme, à valoriser ses forces. On peut aussi mettre en place des routines, des outils visuels ou simplement plus d’écoute.
  • En classe : les aménagements pédagogiques (ex : temps supplémentaire, consignes adaptées, pauses...) sont des leviers précieux pour redonner confiance à l’enfant et l’aider à progresser. Ils sont à définir avec l’enseignant.

Quelques outils pratiques pour mieux accompagner l'enfant au quotidien

Conseils pour accompagner l'enfant atypique à la maison 

  • Les routines visuelles : créer un planning avec des pictos (ou des dessins faits maison) pour structurer les journées. Ça aide les enfants à se repérer et à anticipe.
  • Le minuteur : parfait pour gérer les transitions ("Dans 5 minutes, on range") ou pour se concentrer sur une tâche pendant un temps limité (la fameuse "méthode Pomodoro", adaptée aux enfants).
  • Le casque antibruit : pour les enfants sensibles au bruit ou facilement distraits, ça peut vraiment changer l’ambiance ! 
  • Le carnet des réussites : chaque soir, noter 1 ou 2 choses positives faites dans la journée. Ça aide à renforcer l’estime de soi, surtout quand l’enfant se sent souvent "en échec".

Conseils pour accompagner l'enfant atypique en classe

  • Le coin calme ou espace refuge : un petit coin tranquille dans la classe où l’enfant peut aller se recentrer s’il se sent dépassé, pour les TDAH.
  • Des consignes claires, fractionnées, parfois illustrées : un enfant DYS ou avec TDAH peut vite se perdre dans une consigne longue. La découper étape par étape aide à la compréhension.
  • Le droit à la pause active : bouger un peu entre deux activités (étirements, marcher, porter quelque chose) peut aider à relancer la concentration.
  • Les outils de compensation : papier ligné ou à grands carreaux, dictée à l’ordinateur, lecture audio… Ces petits aménagements font une grande différence. Ils seront adoptés suite à un diagnostic et à un échange entre les enseignants et les parents.

N’oublions pas que chaque enfant est unique. Peut-être qu’ils ne « rentreront pas dans le moule » de la neuroatypie (finalement, c’est un autre moule) tout en étant différent et singulier dans leur façon de ressentir, d’exprimer, d’être. Beaucoup de créateurs, penseurs, artistes ont sans doute été des neuroatypiques (sans le savoir). Et c’est aussi ce regard différent qui a enrichi leur art ou leur pensée. Il ne s’agit pas non plus d’idéaliser à tout prix ces différences. La différence quand elle exclut (parce qu’elle exclut encore), c’est très difficile à vivre. Mais cela peut aussi être une chance.