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Troubles dys, des millions de personnes concernées

07 octobre 2022


Dysgraphie, dyslexie et écriture
La dysgraphie est un trouble distinct de la dyslexie : il s’agit d’une difficulté mécanique à accomplir les gestes d’écriture. Or, nombre de dyslexiques ont eux aussi une écriture hésitante voire illisible. Une étude du CNRS / Université Grenoble Alpes / Grenoble INP a démontré que ce n’est pas la même raison qui entraîne ces difficultés d’apprentissage entre un enfant dyslexique et un enfant dysgraphique. Un élément déterminant pour poser le bon diagnostic et orienter l’enfant vers la rééducation qui convient.

Un déchiffrage coûteux en attention


L’étude menée par Sonia Kandel, professeure de l'Université Grenoble Alpes et ses collègues du GIPSA-Lab1 (CNRS / Université Grenoble Alpes / Grenoble INP) a démontré que ce qui pose problème est la surcharge cognitive générée par le déchiffrage de l’orthographe du mot à recopier. En effet, les personnes dyslexiques ne voient (souvent) pas les mots ou les lettres dans leur forme originale mais les voient plutôt inversés, à moitié, à l'envers, mélangés, enchevêtrés, en mouvement et flous. On comprend bien mieux le problème en se faisant une idée de ce que voient les dyslexiques avec cet outil !

Les difficultés d'écriture des dyslexiques sont provoquées par des hésitations plus fréquentes. On voit ainsi dans le visuel ci-dessous les nombreuses pauses que l’enfant réalise en copiant une phrase (les petits points bleus). L'enfant dyslexique réfléchit tellement à son orthographe que le geste de l'écriture devient problématique.
Exemple texte dys
Sonia Kandel, GIPSA-Lab (CNRS / Université Grenoble Alpes / Grenoble INP)
Copie d'un texte présenté sur l'écran d'un ordinateur
Les tracés en noir correspondent à ce que l'enfant a effectivement écrit sur la feuille, les tracés en gris correspondent aux mouvements en l'air réalisés pendant les pauses relevées par la tablette digitale. Les carrés bleus indiquent les moments où l'enfant a levé son regard pour regarder le texte présenté sur l'écran de l'ordinateur.

L’étude[1] montre que lorsque les enfants sont confrontés à des mots inconnus, l’impact sur leur mouvement est encore plus marqué. « Le contrôle de l'orthographe leur devient tellement coûteux qu'il interfère ou inhibe leur geste d'écriture. Ces enfants produisent alors des tracés irréguliers et parfois illisibles. Ils sont alors souvent considérés à tort comme "dysgraphiques", autrement dit présentant un trouble au niveau de la mécanique du mouvement d'écriture. Ce diagnostic erroné a comme conséquence une rééducation inefficace et peut conduire au découragement de l'enfant ».

Poser le bon diagnostic


En cas de difficultés d'écriture, il est important de poser le bon diagnostic entre dyslexie et dysgraphie.

En effet, la rééducation à suivre n'est pas la même. Si les difficultés d'écriture sont simplement causées par une dyslexie, il faudra se concentrer sur l’orthographe. L’orthophoniste sera la personne la plus à même d’aider l’enfant dyslexique. Plus il progressera en orthographe et plus son écriture sera lisible.

Les enfants atteints de dysgraphie, eux, seront orientés vers des ergothérapeutes et des rééducateurs en écriture (voir nos écrits d’experts). Il est à noter que les orthophonistes comme les ergothérapeutes utilisent des outils d’écriture ergonomiques pour aider les enfants dysgraphiques ou dyslexiques. Car si la méthode de rééducation n’est pas la même, les crayons graphites, crayons de couleur et stylos roller de la gamme EASY de STABILO permettent aux enfants de libérer le geste d’écriture. Et c’est un sacré point fort !