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La dictée à l’adulte : une méthode pédagogique efficace pour apprendre à écrire

02 mai 2025

De l’oral à l’écrit, dès la maternelle

La dictée à l’adulte est la solution pédagogique (dite innovante, mais elle date des années 70) et les directives du Ministère de l’Education Nationale ne cessent de pousser à sa pratique. La dictée à l’adulte c’est quoi ? Et peut-on le faire à la maison ? Pourquoi pas ! Décodage avec L’Atelier STABILO. 

L’école maternelle accompagne progressivement l’enfant pendant trois années dans un va-et-vient constant entre ce qui se dit et ce qui s’écrit et, au départ, il est difficile pour les enfants de comprendre ce qu’est l’écrit. On propose alors des activités aux enfants qui leur permettent de découvrir que l’écrit peut être converti en langage oral, lors de la lecture d’albums jeunesse par exemple (à faire aussi à la maison, c’est un temps tellement fort qu’ils n’oublieront pas). Ils vont ainsi apprendre que, inversement, l’oral produit peut être transcrit par des signes particuliers : l’écriture. Mais écrire un récit leur est évidemment inaccessible. 

La dictée à l’adulte est la solution pédagogique toute trouvée. C’est simple : les enfants vont produire un texte écrit et c’est l’adulte qui se charge de l’écrire. Si l’enfant est dans l’incapacité d’écrire (le geste graphique), il ne l’est pas dans sa capacité à dire, inventer, imaginer, d’écrire. On sépare le geste graphique pris en charge par l’adulte et la production même, assumée par les élèves.

Du langage oral à l’écrit : une étape clé de l’apprentissage en maternelle

Évidemment, lors de la dictée à l’adulte, l’enseignant accompagne de façon importante les enfants, il les amène progressivement à comprendre ce qu’est l’écriture

  • Ce qui se dit peut s’écrire : ils mettront plusieurs années[1] à saisir vraiment que l’écrit code l’oral. Dans la dictée à l’adulte, les enfants parlent et l’enseignant prend en charge l’écriture : il leur donne à voir, de façon concrète, le passage du langage oral à l’écrit, en transformant les paroles en signes et en se montrant en train de rédiger. 
  • On n’écrit pas comme on parle. Les enfants découvrent que le discours oral spontané et un discours écrit, ce n’est pas la même chose... À l’écrit, c’est plus élaboré. L’enseignant aide les élèves à passer d’une formulation orale à un message écrit, en respectant les règles, comme la non-reprise du pronom, la non concordance des temps, etc. 
  • L’écrit permet toutes les reprises nécessaires : c’est magique ! Contrairement à la parole (quand c’est dit, c’est dit, et parfois on peut regretter mais c’est une autre histoire), à l’écrit, on peut planifier ce que l’on a à dire, revenir en arrière, faire un brouillon et prendre de la distance par rapport aux propos pour les réajuster, les corriger et les améliorer. 
  • Quand on écrit, on fait attention à ce que l’on dit et à la façon de le dire. Ce qui est difficile, même pour un enfant qui maîtrise bien le langage, c’est la dissociation qu’il doit opérer pour, à la fois, se mobiliser sur le contenu qui a de l’importance pour lui et se rendre attentif aux moyens linguistiques qui permettent de bien transmettre ce contenu. Il est nécessaire que l’enseignant conduise avec subtilité l’activité pour que cette double focalisation soit possible. Elle ne peut se mettre en place que progressivement, à travers des entrainements, des activités très régulières et des explicitations répétées. 
  • Il ne suffit pas de parler pour dicter : les enfants prennent conscience que même pour leur enseignant qu’ils pensent être bien maître de ces signes, écrire ça prend du temps ! Il faut changer leur débit et l’enseignant montre le décalage entre la dictée et l’écriture : « Vous allez trop vite ! ». Il relit alors le mot qu’il est en train d’écrire ; les enfants attendent et doivent parfois répéter le mot qui n’a pas encore été écrit. Comme une vraie dictée !

Comment mettre en application la dictée à l'adulte en classe ?

Il y a de nombreuses ressources sur internet pour découvrir la pédagogie de la dictée à l’adulte (voir nos notes de bas de page[2]). Nous avons trouvé une ressource qui l’explique bien alors, on partage avec vous. Pour les parents, ça peut être une idée d’activité quand il pleut le samedi ! 

Et pour apprendre et s’exercer dans les meilleures conditions, il faut les bons outils ! Nous, STABILO, on invente et on fabrique des outils scripteurs - des crayons à papier, des stylos roller et des stylos plume avec notamment des qualités ergonomiques pour aider l’apprentissage de l’écriture pour les petites mains. Nous avons toute une gamme de produits qui permet d’apprendre à bien écrire avec plaisir, sans crampe et en apprenant le bon geste dès les premiers écrits.

Échanger à l’oral pour clarifier le projet d’écriture avec les élèves

Avant de démarrer l’exercice de la dictée à l’adulte, l’enseignant amène les élèves à se représenter le destinataire absent : à qui s’adresse cet écrit ? Qu’avons-nous à lui dire et pour quoi faire ? Comment organiser cet écrit ? Les échanges oraux conduisent à l’élaboration d’une trame écrite. Cet écrit au brouillon est un aide-mémoire ; il servira de point d’appui pour la mise en mots.

Mettre en mots et rédiger en cursive le texte dicté

Ensuite, l’enseignant aide les enfants à énoncer de l’écrit en sollicitant des reformulations. Il écrit de manière cursive, au tableau, sous la dictée des élèves tout en les conduisant par un questionnement à transformer leur oral en écrit, sans en changer le sens. Le maître respecte les formulations mais n’écrit pas d’énoncés impossibles. Il y a cependant des modifications à éviter, celles qui introduiraient un niveau de langage soutenu, inapproprié. Le maître incite les élèves à dicter en verbalisant la relation entre ce qu’ils disent et ce qu’il écrit. Pour être dicté, un texte doit être compréhensible et en synchronie avec la main du scripteur. Le maître dit ce qu’il écrit au moment où il l’écrit.

La lecture et la relecture : des étapes essentielles de la dictée

Pour réguler la production de la dictée, l’écriture et la lecture du texte jouent un rôle important. En cours d’écriture, l’enseignant énonce à voix haute ce qu’il écrit au fur et à mesure. Il dit ce qu’il est en train d’écrire. Chaque fois que l’adulte vient d’écrire une partie du texte, il le relit entièrement aux enfants. Des relectures du texte en chantier sont indispensables pour permettre aux élèves de se repérer dans ce qu’il reste à écrire du message élaboré à l’oral et également pour mémoriser. Lors d’une phase de relecture, le maître peut suivre du doigt ce qu’il vient d’écrire en le lisant pour aider les élèves à repérer les différents éléments du texte.

Exemple : un exercice de dictée à l'adulte en maternelle

L'enseignant a fait découvrir le conte : « Boucle d'or » à ses élèves et ils ont pour projet d'inventer et d'écrire une nouvelle histoire de Boucle d'or. L'adulte a fait un travail de fond sur le personnage ainsi que sur la trame narrative de cette histoire

Avant même de se lancer dans la production écrite de cette suite, l'enseignant a mené un travail en collectif avec les élèves sur le choix d'un début d'un événement central et d'une fin. Cela a fait l'objet d'une prise de notes sous la forme d'un schéma et cela a généré des discussions sur ces différents épisodes. L’enseignant fait appel aux albums, livres, histoires que les enfants connaissent déjà, à leurs expériences et à leur imagination.

La méthodologie de la dictée à l'adulte

1. Initier l’écriture en classe : les premiers pas de la dictée à l’adulte

L'enseignant situe l'épisode à écrire dans le schéma global de ce qui avait été posé en grand groupe, pour cela il s'appuie sur l'affiche réalisée. Il s'agit d'écrire le début de cette nouvelle aventure.

2. Favoriser l’interaction avec les élèves pour améliorer l’expression et la rédaction

L’enseignant demande aux élèves ce qui va bien pouvoir se passer. Il les laisse s'exprimer librement et fait en sorte qu'il y ait des interactions nombreuses. Son rôle est alors de se décentrer quelque peu tout en validant que les propositions faites font consensus.

3. Rédiger un texte collectivement en classe

L'enseignant propose aux enfants de mettre ce début par écrit. Il repart du canevas proposé et pose le cadre : « Alors où est Boucle d'or et que fait-elle ? ». Un enfant propose un énoncé que l'adulte reprend et relit en ralentissant le débit oral pour accompagner l'écriture. L'adulte relance de façon ouverte les élèves afin qu'ils précisent leur pensée ou formule d'autres énoncés.

4. Relire pour améliorer l’écriture : corriger, comprendre et progresser

L'enseignant relit l'énoncé produit et met en évidence ce qui n'est pas possible à l'écrit. L'adulte attire l'attention des enfants sur les formulations inadaptées et réalise des corrections

Exemple par l'enseignant : « Écoute bien : quand on écrit, est-ce que l'on dit « la petite fille elle était fatiguée » ou « la petite fille était fatiguée » ? L'enseignant va procéder ainsi pour chaque énoncé produit en faisant en sorte de toujours commencer par positiver les productions des enfants car sinon, il prendrait le risque que les élèves n'osent plus prendre la parole.

5. Compléter le texte dicté 

L'enseignant relit ce qui a été produitUn élève souhaite rajouter quelque chose : on a oublié de dire que Boucle d'or avait très faim. L'enseignant précise alors qu'il ne l'a pas dit parce qu'il ne l'a pas écrit et que cela ne lui a pas été dicté. II propose donc de le rajouter.

6. Corriger et améliorer l’écrit 

L'enseignant demande où faut-il faire cet ajout dans le texte. Les élèves proposent de l'écrire à la fin. Pour eux, c'est alors un problème matériel et non énonciatif : c'est là où il y a de la place sur le papier. L'adulte relit alors pour montrer que cela ne va pas à la suite dans le discours. Il demande alors aux enfants « C'est quand, dans notre histoire, que... ». La question mentionne l'endroit dans l'histoire. Les élèves l'identifient mais ils sont alors confrontés à un problème de place. L'adulte propose donc d'écrire l'ajout sur une feuille blanche qui sera ensuite intégré au texte initial (découpage- collage). 

7. Relire et vérifier l’ensemble du texte 

L'enseignant relit l'ensemble du texte produit et valide que les élèves sont en accord avec cette production. Cette relecture sert de vérification et de validation.

Le Ministère invite à réaliser la dictée à l’adulte en petits groupes

Pourquoi ? « La dictée à l’adulte en très grand groupe est moins profitable car ce sont les parleurs les plus habiles qui produiront le texte tandis que les autres, au mieux, écouteront, au pire, s’ennuieront ». 

Attention cependant ! Il faut veiller à ce que les enfants voient bien l’écrit réalisé par l’enseignant (l’idéal : un paper board). La difficulté en atelier : les enfants doivent être face à l’écrit. Il ne faut surtout pas que l’écriture soit vue « à l’envers ».


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Sources :

[1] https://eduscol.education.fr/document/13375/download

[2] https://www.ac-versailles.fr/media/25786/download