L’enseignant aide les enfants à énoncer de l’écrit en sollicitant des reformulations.
Il écrit de manière cursive, au tableau, sous la dictée des élèves tout en les conduisant par un questionnement à transformer leur oral en écrit, sans en changer le sens.
Le maître respecte les formulations mais n’écrit pas d’énoncés impossibles. Il y a cependant des modifications à éviter, celles qui introduiraient un niveau de langage soutenu, inapproprié.
Le maître incite les élèves à dicter en verbalisant la relation entre ce qu’ils disent et ce qu’il écrit. Pour être dicté, un texte doit être compréhensible et en synchronie avec la main du scripteur. Le maître dit ce qu’il écrit au moment où il l’écrit.
Lecture et relecture
Pour réguler la production, l’écriture et la lecture du texte jouent un rôle important. En cours d’écriture, l’enseignant énonce à voix haute ce qu’il écrit au fur et à mesure. Il dit ce qu’il est en train d’écrire. Chaque fois que l’adulte vient d’écrire une partie du texte, il le relit entièrement aux enfants. Des relectures du texte en chantier sont indispensables pour permettre aux élèves de se repérer dans ce qu’il reste à écrire du message élaboré à l’oral et également pour mémoriser. Lors d’une phase de relecture, le maître peut suivre du doigt ce qu’il vient d’écrire en le lisant pour aider les élèves à repérer les différents éléments du texte.
Exemple : une démarche de dictée à l'adulte en moyenne section
L'enseignant a fait découvrir le conte : « Boucle d'or » à ses élèves et ils ont pour projet d'inventer et d'écrire une nouvelle histoire de Boucle d'or. L'adulte a fait un travail de fond sur le personnage ainsi que sur la trame narrative de cette histoire.
Avant même de se lancer dans la production écrite de cette suite, l'enseignant a mené un travail en collectif avec les élèves sur le choix d'un début d'un événement central et d'une fin. Cela a fait l'objet d'une prise de notes sous la forme d'un schéma et cela a généré des discussions sur ces différents épisodes. L’enseignant fait appel aux albums, livres, histoires que les enfants connaissent déjà, à leurs expériences, à leur imagination.
Séance de dictée à l'adulte
Temps 1 : point de départ
L'enseignant situe l'épisode à écrire dans le schéma global de ce qui avait été posé en grand groupe, pour cela il s'appuie sur l'affiche réalisée. Il s'agit d'écrire le début de cette nouvelle aventure.
Temps 2 : échanges oraux
L’enseignant demande aux élèves ce qui va bien pouvoir se passer. Il les laisse s'exprimer librement et fait en sorte qu'il y ait des interactions nombreuses. Son rôle est alors de se décentrer quelque peu tout en validant que les propositions faites font consensus.
Temps 3 : dictée
L'enseignant propose aux enfants de mettre ce début par écrit Il repart du canevas proposé et pose le cadre : « alors où est Boucle d'or et que fait-elle? ». Un enfant propose un énoncé que l'adulte reprend et relit en ralentissant le débit oral pour accompagner l'écriture. L'adulte relance de façon ouverte les élèves afin qu'ils précisent leur pensée ou formule d'autres énoncés.
Temps 4 : relecture
L'enseignant relit l'énoncé produit et met en évidence ce qui n'est pas possible à l'écrit. L'adulte attire l'attention des enfants sur les formulations inadaptées. Ex : l'enseignant : « écoute bien : quand on écrit, est-ce que l'on dit « la petite fille elle était fatiguée » ou « la petite fille était fatiguée » ? L'enseignant va procéder ainsi pour chaque énoncé produit en faisant en sorte de toujours commencer par positiver les productions des enfants car sinon, il prendrait le risque que les élèves n'osent plus prendre la parole.
Temps 5 : relecture et remarque d'un enfant
L'enseignant relit ce qui a été produit. Un élève souhaite rajouter quelque chose : on a oublié de dire que Boucle d'or avait très faim. L'enseignant précise alors qu'il ne l'a pas dit parce qu'il ne l'a pas écrit et que cela ne lui a pas été dicté. II propose donc de le rajouter.
Temps 6 : ajout du passage manquant
L'enseignant demande où faut-il faire cet ajout dans le texte. Les élèves proposent de l'écrire à la fin. Pour eux, c'est alors un problème matériel et non énonciatif : c'est là où il y a de la place sur le papier. L'adulte relit alors pour montrer que cela ne va pas à la suite dans le discours. Il demande alors aux enfants « c'est quand, dans notre histoire, que... ». La question mentionne l'endroit dans l'histoire. Les élèves l'identifient mais ils sont alors confrontés à un problème de place. L'adulte propose donc d'écrire l'ajout sur une feuille blanche qui sera ensuite intégré au texte initial (découpage- collage).
Temps 7 : relecture de l'ensemble
L'enseignant relit l'ensemble du texte produit et valide que les élèves sont en accord avec cette production. Cette relecture sert de vérification et de validation.
Le Ministère invite à réaliser cette activité en petits groupes
Pourquoi ? « La dictée à l’adulte en très grand groupe est moins profitable car ce sont les parleurs les plus habiles qui produiront le texte tandis que les autres, au mieux, écouteront, au pire, s’ennuieront ».
Attention cependant ! Il faut veiller à ce que les enfants voient bien l’écrit réalisé par l’enseignant (à l’idéal : un paper board !). La difficulté en atelier : les enfants doivent être face à l’écrit. Il ne faut surtout pas que l’écriture soit vue « à l’envers ».
Sources :