Célie Champ est ergothérapeute et orthopédagogue à Valence. À peine sortie de ses études, elle publie un ouvrage Comprendre, aider et soutenir mon enfant « dys »fférent » écrit, notamment, grâce à l’aide de 300 parents.
Quelle est votre patientèle ?
Ce sont en majorité des enfants qui ont des difficultés en milieu scolaire ou au quotidien : autonomie, motricité fine, concentration, écriture, orthographe / lecture, organisation,... Certains présentent des troubles d’apprentissage déjà diagnostiqués alors que pour d’autres l’origine des difficultés est à déterminer (ex : conséquence d’un trouble, fatigabilité, mauvaise habitude).
Quel est le rôle de l’ergothérapeute ?
Comment faire pour que la personne soit autonome et indépendante. Voilà mon métier ! À l’aide d’un bilan on évalue la personne, l’environnement et l’occupation (réalisation des tâches). En fonction de celui-ci, je détermine comment rééduquer, accompagner, soutenir et/ou compenser notamment à l’aide d'outils (stylos particuliers ou ordinateur) pour aider les enfants.
Comment commencez-vous cette rééducation ?
Je commence toujours par travailler les compétences qui sont déficitaires pour essayer d’impacter la prise du crayon et son utilisation. J’ai une trousse avec plus de 40 stylos, feutres et crayons différents. L’enfant peut les essayer pour déterminer avec lequel il se sent le mieux. Parfois la préférence est très marquée, parfois aucun ne convient, mais c’est essentiel, chacun à ses besoins, ses ressentis, ses préférences. Mais ça ne fait pas tout ! Dans l’écriture, tout ne repose pas que sur la tenue du crayon. Certains enfants appuient très fort ou sont mal positionnés, il faut rééduquer. Pour d’autres un trouble d’apprentissage (ex :dyspraxie, dysgraphie) est présent, la compensation est plus bénéfique.
Écriture manuscrite, clavier, qui choisit ?
D’une part ce n’est pas moi qui le détermine, ni les parents (même si parfois, certains arrivent en exigeant un ordinateur, persuadé que cela va tout changer) : il faut faire un bilan et évaluer les besoins et les compétences de l’enfant. Un ordinateur demande un apprentissage spécifique long et une organisation très différente. Le bilan détermine la mise en place ou non de l’ordinateur.
D’autre part, la plupart du temps, les enfants demandent d’eux même de garder des petits moments d’écriture manuscrite. L’ordinateur permettra de gagner en rapidité, lisibilité lors des cours, il arrive de garder des tâches simples, courtes de manière manuscrite. L’essentiel : savoir se relire, ne pas trop se fatiguer. L’écriture doit rester un plaisir.
Pensez-vous que l’écriture manuscrite soit essentielle pour apprendre ?
Généralement oui, elle permet d’activer la mémoire kinesthésique. Mais pour certains enfants, la difficulté qu’ils ont à écrire les bloque dans leurs apprentissages. Ils sont tellement concentrés à essayer de bien écrire, à former les lettres qui leur permettront tout simplement de pouvoir se relire que la compréhension, la mémorisation sont mises de côté. S’il y a trouble d’apprentissage, on renforce le trouble. Mais encore une fois, seul un bilan permet de discerner ce qui sera le mieux pour l’enfant.
Vous avez écrit un livre sur les enfants dys à peine sortie de l’école, c’est exact ?
Oui, c’est un guide pour aider les parents. Je voulais réunir dans un seul livre toutes les réponses aux questions que pouvaient se poser les parents d’enfants dys. Pour cela, j’ai interrogé plus de 300 familles par questionnaire. Pour nombre d’entre eux la question du matériel se posait. Quels outils de compensation pour apprendre à écrire par exemple qui soient faciles à trouver en magasin ? Il y a donc tout un chapitre sur ces outils dans lequel figurent les produits de la gamme STABILO EASY.