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Écrits d’experts #7

02. January 2019

Rencontre avec Fabienne Roy, art thérapeute.

L'art thérapie, c'est l'accompagnement thérapeutique de personnes, généralement en difficulté, à travers la création d'œuvres artistiques (J.-P. Klein, Penser l’art thérapie). Elle se développe beaucoup ces dernières années, en particulier avec la crise sanitaire de la COVID-19 qui a bouleversé la santé mentale de nombre de français de tout âge. L’Atelier STABILO a rencontré Fabienne Roy, art thérapeute en Nouvelle Aquitaine. 

Racontez-nous votre métier !

J’accompagne des personnes en souffrance psychique ou pour toutes problématiques telles que l’angoisse, le stress, la gestion des émotions, les peurs... Je suis spécialisée dans l’accompagnement de l’hypersensibilité ou haut potentiel (HP). J’utilise les médiums d’arts plastiques et aussi d’écriture créative et thérapeutique. Je me suis formée auprès d’une école d’art-thérapie éclairée par la psychanalyse, reconnue par l’Etat. Je suis également médiatrice artistique auprès de groupes.

Qui sont vos publics ? 

Les thérapeutes peuvent avoir des méthodes d’accompagnement différentes et aider des publics très différents. Personnellement, j’accompagne des enfants très jeunes (dès 3 ans) jusqu’à des personnes âgées. Je reçois mes patients dans mon cabinet (je suis en profession libérale) mais j’interviens aussi beaucoup dans des centres sociaux, des associations, animation pour des assistantes maternelles, des IME...

Que se passe-t-il lors d’une séance ? Analysez-vous la création ? 

Mes patients sont souvent des enfants, handicapés (en IME) ou non. Ce sont des enfants qui ne veulent pas aller chez le psychologue et/ou qui ont besoin d’exprimer et de lâcher prise. J’ai une fille HP et cela a sans doute joué dans le choix de mon métier et du fait que je travaille beaucoup auprès d’enfants qui ont du mal à gérer leur hyper sensibilité et hyper émotivité. 

Je n’analyse pas les dessins et créations, ce n’est pas mon rôle mais bien sûr, il y a un échange avec le patient. Ils arrivent à verbaliser, à expliquer leur création parfois, à mettre des mots sur les maux grâce à l’expression artistique. Souvent, ils laissent leur création au cabinet comme si le fait d’avoir exprimé suffisait. On ne cherche pas à faire du beau qu’on voudra afficher sur le frigo. Parfois les thérapeutes font déchirer le papier, ce n’est pas mon cas, le dessin leur appartient, ce sont eux qui décident. Par exemple, je vais leur faire réaliser une boule de colère avec de la pâte à modeler qu’on va mettre en petites boules pour l’évacuer ou un dessin et l’enfant peut raconter ce qu’il a dessiné. D’ailleurs, j’invite les parents à échanger sur le dessin avec leur enfant (plutôt qu’à dire « oh c’est beau » ou « oh pourquoi c’est tout petit » ou « tu devrais ajouter du ciel, un soleil, etc. »). 

 

D’ailleurs, quels conseils donner aux parents ? 

Ne pas dire « fais-moi un beau dessin » ou « fais un beau dessin à Mamie ». On ne cherche pas la perfection, un dessin n’est jamais maladroit, il exprime quelque chose. Et surtout, on ne porte pas de jugement ou on n’essaie pas d’orienter les enfants en leur disant « oh c’est pas beau en noir pourquoi tu ne mets pas de couleur ». On peut aussi leur dire « tu es en colère, dessine ! ». Puis on leur demande s’ils veulent parler de ce qu’ils ont dessiné, raconter l’histoire et on les écoute bien sûr. Et s’ils ne veulent pas en parler, on n’insiste pas… aussi. Je me souviens d’un dessin où la petite fille avait fait un gribouillis sur sa maman et quand on lui a posé la question elle a dit « c’est son cœur, il bat fort. J’ai peur qu’il s’arrête ». Je trouve que c’est chouette aussi de demander aux parents de dessiner leurs enfants et aux enfants de dessiner leurs parents. Cela permet un bel échange et de la complicité (« ben dis donc papa, tu es resté aux bonhommes patate ! »). 

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